Selon les plus anciennes indications, l’Asie est à l’origine de l’utilisation d’une matière inflammable.

En 674 le calife Mouraïra met le siège devant Constantinople. C’est alors qu’un Syrien, Callinicus, profite de l’occasion pour offrir ses services à l’empereur byzantin en lui proposant un feu miraculeux dont il se dit l’inventeur. Le secret de Callinicus va devenir entre les mains des Byzantins une arme formidable : le feu grégeois. Il s’agissait d’un mélange de naphte, de goudron, de soufre, de résine et de salpêtre. Ce n’est encore qu’un mélange incendiaire mais grâce au salpêtre il acquiert une vigueur et une résistance à l’extinction encore jamais vues.

Durant près de six siècles, l’empire byzantin va utiliser avec succès son feu grégeois au cours des affrontements maritimes.

En 1204, l’armée des Croisés met le siège devant Constantinople et enlève la ville, ruinant du même coup le monopole grec relatif à l’utilisation du salpêtre.

Dans la même période, et indépendamment de ces événements, les Arabes à leur tour voient arriver chez eux la révélation des propriétés du salpêtre et de la poudre noire, toujours en provenance de Chine avec laquelle ils entretiennent des relations depuis le 8ième siècle. Alors que les Byzantins réservaient le feu grégeois presque exclusivement aux affrontements navals, les Arabes sauront l’utiliser dans les batailles terrestres.